début 2022, nuit, parc de Fullen
Qui aurait pu penser un seul instant, que quatre de son existence passées à Azakaban, suffirait pour briser une partie de son esprit. Il se souvient encore de la froideur de la pièce, de la peur qu'il ressentait chaque fois qu'un détraqueur approchait. Fort heureusement qu'il avait eu Padfoot pour le protéger. Prendre sa forme animagus pour échapper à ses créatures putrides, avait été la meilleure idée qui soit. Pourtant, la solitude pesait, le dévoré, comme une maladie incurable.
Si Sirius faisait de son mieux pour retrouver la raison, il savait que c'était vain. Il était seul, sans personne pour lui rappeler la réalité. Son esprit brisé semblait être en proie à ses propres tourments, emporter dans les bras de ses démons. La réalité était voilée comme un miroir déformant. Parfois, son esprit lui jouait des tours et il en venait à croire les accusations qu'on lui avait portées, qu'il était responsable de la mort de James et Lily Potter.
Ce soir-là, Sirius observait la maison qui était la sienne. Il aurait dû y entrer pour aller se coucher, comme n'importe quelle personne normale le ferait. Mais il n'y parvenait pas. Arrivé devant l'encadrement de la porte, ses pieds refusaient de lui obéir. Il se sentit soudainement claustrophobe. Il ne voulait pas ça, il ne souhaitait pas à nouveau être prisonnier de sa demeure.
« Ça aurait pu être pire. Tu aurais pu finir, enfermer au 12 Grimmauld Place. » Plaisanta cette voix qu'il connaissait que trop bien à présent.
- Regulus... Tu es mort. Laisse-moi tranquille. Fou moi la paix... Cracha t-il amèrement.
« Tu sais que je ne suis que le fruit de ton cerveau malade ? C'est à toi de ne pas penser à moi. »- Très bien.Il se massa l'arête du nez, claquant la porte d'entrée en s'éloignant. Non, il ne voulait pas entrer. Demain, c'était la pleine lune et il n'avait toujours pas retrouvé Remus. Il s'éloigna de sa maison, agrippant son paquet de clopes moldu pour en porter une à ses lèvres. Il glissa le bâton mortel entre ses lèvres et l'alluma sans aucune hésitation. Immédiatement, la cigarette lui donna une sensation de brûlure dans la gorge. Il aspira une bouffée et la recracha, admirant la fumée qui s'échappait de ses lèvres avec fascination. Son regard dévia avec mélancolie jusqu'à la lune... Celle qu'il avait priée pendant si longtemps à Azkaban, dans l'espoir qu'elle puisse protéger Remus, l'accompagné dans sa douleur et ses transformations.
Si seulement il y avait un moyen. Juste un, qui lui permettrait de trouver Remus. Tandis qu'il tirait sur sa cigarette, comme si cela lui permettait de réfléchir. Il eu soudainement une idée, il se souvient comment faire, comme frapper par une illumination. Il recracha la fumée de sa cigarette avant de la jeter sur le sol et de l'écraser. Sirius se laissa tomber sur le sol, prenant forme de Padfoot. Au début, son nez était pris par l'odeur de tabac, mais à mesure qu'il s'éloignait, il fut frappé par de nouvelles odeurs. Il renifla, fouillant, cherchant partout. Si Moony était à Fullen, alors il le trouverait. Ils étaient liés, ils étaient une meute où ils en deviendraient une où peu importe le terme exact !
Cela lui prit un long moment, il avait fouillé partout... Padfoot commencé lentement à perdre espoir, couinant dans l'obscurité. Il avançait la tête baissée, reniflant le sol dans l'espoir de trouver un infime indice, une odeur légère... Rien, il n'y avait rien. Tout ce qu'il souhaitait, c'était pouvoir le revoir, juste une fois. Une dernière fois avant de devenir complètement fou. Padfoot leva la tête vers le ciel, son aboiement de désespoir résonna dans la nuit... Alors qu'il allait rebrousser chemin, il la sentit enfin... Cette douce odeur de vieux livres qu'il aimait tant. Il gémit faiblement, se mettant à courir aussi vite qu'il pouvait. Pas question qu'il perde sa trace ! Ses pattes l'avaient conduit dans un parc...
Soudainement, il cessa tout mouvement, levant la tête. Il était là, si beau dans la lumière de la lune. Il était également légèrement éclairé par la lumière artificielle des lampadaires. Sirius reprit sa forme humaine, hésitant, incertain. Si finalement, il n'était à son tour que le fruit de son imagination ?
- Moony... Souffla-t-il doucement, s'approchant lentement au début, il avait peur qu'il ne disparaisse comme un mirage.
Moony ! REMUS ! Ses pas se précipitèrent, et il se jeta dans ses bras, le serrant aussi fort qu'il le pouvait. Il était tellement désespéré.
- Remus ! C'est bien toi. Tu es bien là n'est-ce pas ? Moony. Dis-moi que tu es bien réel ! Il plongea son nez dans son cou, inspirant son odeur comme si c'était un acte normal.