Séance de soins aux créatures

Ces derniers jours avaient été assez intenses. Me faire obéir des élèves les plus jeunes n’était pas compliqué, mais me faire entendre des élèves les plus âgés – et de fait les moins assidus – n’étaient pas une tâche aisée. C’était un de ces soirs où je doute d’être un bon professeur et une bonne figure d’autorité. Moi qui n’aie jamais vraiment su me tenir en faveur de l’autorité, ce n’était pas un exercice évident. Cependant, face à mes élèves, je faisais en sorte de me montrer présent et disponible, surtout qu’étant professeur à temps partiel, j’étais également celui qui était présent pour les plus passionnés. Certains de mes élèves m’avaient d’ores et déjà reconnu parce qu’ils aiment autant les animaux fantastiques que moi.

D’ailleurs, c'est un fait que j’ai pu découvrir en arrivant dans cette temporalité : les animaux fantastiques sont plus connus et reconnus qu’à mon époque. Cela me réchauffe le cœur, notamment quand je sais que cela a toujours été compliqué pendant mon enfance et ma jeunesse.

Ce soir, je suis à mon bureau alors que les cours sont terminés. Je sais que Pandora ne devrait pas tarder. Je suis soulagé d’une certaine manière d’avoir une assistante, surtout une personne qui prendra soin de mes animaux si je suis contraint de partir en voyage ou autre. Ma valise posée à côté de moi n’attend que son arrivée pour que l’on puisse se glisser à l’intérieur et faire les soins quotidiens aux animaux. Alors que Picket sort sa tête de mon veston, je m’arrête d’écrire sur la feuille de parchemin pour lui caresser les feuilles tout en souriant. Picket a le don de m’apaiser et de me rendre plus enclin à être sociable. Souvent les gens se montrent curieux en le voyant et cela me permet de créer un contact. Mais à cet instant, je remarque que Picket a surtout sorti la tête de ma veste parce qu’il tient à me montrer que je ne suis plus seul. Je relève alors les yeux et remarque Pandora qui se trouve dans la salle de classe.

« Ah. Pandora. Je vous attendais… Allons-y. »

Je ne perds pas une seconde et m’arrête dans mon élan pour prendre la valise et l’installer avec délicatesse sur le sol avant de l’ouvrir et de descendre à l’intérieur, sans même prévenir mon assistante de quoi que ce soit. Une fois en bas, je remonte quelques marches pour lui faire signe de la main afin qu’elle me rejoigne en ajoutant :

« Venez… Et refermez derrière vous, s’il vous plaît, sinon les niffleurs vont se sauver et je ne veux pas passer la nuit à leur courir après. »