Cela faisait quelque temps maintenant que j'étais arrivée à Poudlard en 2021 et j'aimais plutôt bien ça maintenant, après tout Poudlard resté Poudlard malgré les années qui étaient passées. J'avais retrouvé quelques-uns de mes endroits préférés et j'avais même retrouvé des traces de mon passage. J'avais durant ma cinquième année laissée mes initiales ainsi que celle de Nymphadora ma meilleure amie, pour que Poudlard ne nous oublie jamais comme nous ne l'oublierons jamais. Cette école m'avait apporté tant de choses, des amis, surtout moi qui n'en avais pas beaucoup avant de venir étudier ici… car ma mère en particulier m'interdisait d'en avoir parce que j'aurais pu leur faire mal avec mes pouvoirs de vélane… sauf que je les maîtrise à la perfection depuis que j'ai 6 ans, les marques dans mon dos peuvent en attester… mais non, elle a toujours été trop rigide, trop dure avec moi… elle n'a jamais aimé son côté vélane, c'était une malédiction pour elle alors que pour moi, j'ai toujours vu cela comme un don… Un don que je ne prends pas à la légère malgré le fait que j'en eus parfois. Je l'utilisais surtout pour draguer les garçons et de temps en temps les filles et je dois l'avouer aussi pour avoir certaines choses, mais je l'utilisais avant tout avec parcimonie, je ne voulais pas faire des dégâts.
Je me baladais dans les couloirs de Poudlard à la recherche de Dora, car oui, je l'ai retrouvé, je devais la retrouver ici même pour faire une petite blague à une élève de sixième année qui s'était moqué des pouvoirs de métamorphomage de Dora et de mes pouvoirs de vélane. Je n'avais pas pu le cacher en arrivant à Poudlard, nous étions dans l'obligation de le dire à la direction McGonagall et de toute façon, cela était marqué dans notre dossier avec notre ancienne et notre nouvelle identité. Le ministère m’avait renommé Rosie Stuart et j'aimais plutôt ça, mais je dois dire que mon vrai prénom me manque… mais une personne m'appelle par mon ancien prénom et cette personne était Dora ma meilleure amie.
Je la vois justement assise sur un banc dans le couloir en train de m'attendre. Je souris et je sautille jusqu'à elle. Je l'avais retrouvé dès mes premiers jours à Poudlard, nous étions dans la même classe de botanique. Je lui avais littéralement sautée dessus en criant comme une folle. J'avais dû me retenir de l'appeler Dora, car nous ne devions par révéler notre vraie identité alors, je lui avais juste sauté dessus, même si elle est un peu plus petite que moi, nous avons ri aux éclats, on s'était fait remonter les bretelles par le professeur Chourave comme au bon vieux temps et ensuite une fois le cours fini, on a été dans notre coin préféré dans le parc, sous un arbre ou j’avais gravé nos initiales. Depuis ce jour-là, je ne la quitte plus… Je ne l’avais pas vu que quelques jours, mais pour moi cela me paraissait comme une éternité. Dora était clairement mon âme sœur amicale… Je l’aimais de tout mon cœur…
En la voyant sur le banc seule en train de m’attendre, je ne pus faire autrement que lui cachaient les yeux, prête à exploser de rire.
Quelques jours plus tôt, Nymphadora – sous le couvert de sa nouvelle identité, Lenora Nox – s'était joyeusement rendu au village de Pré-au-Lard. Elle avait toujours aimé ce petit village exclusivement dédié aux sorciers. Ses nombreuses ruelles regorgeaient de boutiques en tous genres, de bar, de salon de thé, etc. Mais celui que Dora avait toujours chéri, peut-être plus que de raison, était Zonko – une boutique de farces et attrapes. En son sein, on pouvait aisément y trouver de quoi faire le bonheur de tout petits farceurs qui se respectent. Et, bien sûr, Tonks n'y faisait point exception. À dire vrai, elle excellait dans l'art et dans la manière de faire des blagues. Rien de bien méchant. Néanmoins, elle ne pouvait pas le nier, elle en tirait toujours un certain plaisir quant au fait de semer un peu la pagaille dans ce bon vieux château qu'elle chérissait tout autant.
Après avoir longuement fait les cent pas, en attendant son amie de toujours – Tulipe, davantage connue ici sous le nom de Rosie – la jeune femme aux cheveux blonds, mêlés d'un panel de couleur digne d'un arc-en-ciel, avait finalement abandonné la ritournelle de ses pas au profit d'une assise sur un banc qui se trouvait là. Impatiente de mettre leur petit plan de gremlins malfaisant à exécution, Dora ne parvenait guère à tenir en place. Pas même maintenant, qu'elle était assise sur ce fichu banc. Se dandinant comme une enfant, la chaleur de deux paumes ne tarda pas à recouvrir ses yeux.
- C’est qui ?
Se prêtant volontiers à son jeu, Nymphadora fit mine de réfléchir un instant.
- Hummm, je suis presque certaine de reconnaître la voix doucereuse de Charlie Weasley.
Commença-t-elle, espiègle, un large sourire étirant son visage avant d'être envahi par un brin de nostalgie à la pensée de ce bon vieux camarade. Elle n'avait point eu la chance – encore – de le retrouver ici, contrairement à Tulipe. Elle se doutait bien qu'une version plus âgée de lui dût très certainement se trouver quelque part en Roumanie - à s'occuper, nuit et jour, d'une horde de dragons, le connaissant. Et quand bien même cette idée lui réchauffait le cœur, son ami lui manquait terriblement. Se réjouissant néanmoins d'en avoir une, également chère à son cœur, au sein de cette nouvelle temporalité, Dora vient tendrement retirer ses mains de son visage.
- C'était donc toi, Tutu. Qui l'aurait cru ?
La taquine-t-elle en se relevant d'un bon, hâtive de lui montrer les petites merveilles qu'elle avait rapportées du village voisin.
- Je crois qu'après ça, cette "charmante" damoiselle ne se moquera plus jamais des particularités des autres...
Être ici dans cette nouvelle temporalité aurait pu être très dur, je n’avais plus d'amis, plus de famille, même si clairement ce n'était pas ma famille qui me manquait le plus ici. Non, ce qui me manquait ici, c'étaient tous mes amis. Charlie, Dora et même Merula qui n’était clairement pas mon ami en réalité... Pourtant en arrivant ici et après quelques recherches dans tout Poudlard, j'ai vite retrouvé ma meilleure amie, celle que je considère comme ma sœur, car c’est elle, ma véritable famille, celle qui accepte complètement celle que je suis, qui ne me juge jamais, qui n’en a rien à faire que je sois une demi-vélane. J’ai donc rapidement retrouvé Dora et j’en fus tellement heureuse, rien n’aurait pu me rendre plus heureuse en vérité, car elle seule me comprenait. Nous avons repris nos habitudes, nos farces, nos blagues en tout genre, nos balades toutes les deux, même si j’ai vu un petit changement dans la personnalité de Dora, mais je ne saurais pas expliquer les choses.
Aujourd'hui, nous devons faire une blague à une élève qui nous a insulté par rapport à nos capacités magiques, car Dora est une métamorphomage, c'est peut-être pour cela aussi que nous nous entendons aussi bien, parce que nous avons toutes les deux des capacités magiques hors du commun et cela est tellement bien de pouvoir être comprise par quelqu'un d’autre… Je n’avais jamais été comprise par personne d’autre, même ma mère qui était une demi-vélane également ne me comprenait pas non plus, j’avais l’impression qu'elle avait honte de ses capacités de vélane, qu’elle avait honte de son arrière-grand-mère, alors que moi, j'en étais fière, j'étais fière de cette femme et j’aurais voulu la connaître… mais ma mère avait les idéaux de la famille de mon père qui était issu d’une famille de sang pur… et c'est sûrement pour cela, car moi, je n’ai jamais eu honte ou peur de mes pouvoirs et malgré tout les coups que j'ai reçus, j'en ai fait qu’à ma tête et maintenant, je n’ai plus de compte à lui rendre…
Je rejoins donc Dora à notre point de rendez-vous, elle est assise sur un banc, je cache ses yeux en demandant qui sait. Elle me fait rire en disant que je suis Charlie Weasley.
- Tu rigoles, je suis bien plus belle que Charlie…
Je rigole avec elle, elle retire mes mains et se lève d'un bond. Je souris et regarde ce qu'elle avait apporté de pré-au-lard, un sourire malicieux sur les lèvres.
- Oh que oui, je pense qu'elle va regretter aussi, je pense…
Je prends aussitôt mes farces et attrapes préférées, les bombabouses, je comptais bien les utiliser, pour qu'elle se souvienne durant plusieurs jours qui lui avait fait cela et qu'elle n’avait pas intérêt à recommencer.
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